Chicago Les cours des produits agricoles en hausse, suspendus à la météo

Les investisseurs avaient espéré lundi qu'une accalmie de quelques jours dans les précipitations qui s'abattent depuis plusieurs semaines sur le Midwest permettrait enfin aux agriculteurs d'entrer dans leurs champs. Et « au vu des prévisions météorologiques à moyen terme, il devrait être possible de rattraper une partie du retard », ont remarqué les analystes de la maison de courtage Allendale. Mais une nouvelle série de tempêtes sont attendues « à partir de mercredi » et pourraient empêcher l'ensemencement « jusqu'à la fin du week-end », ont-ils ajouté.

La publication lundi soir du rapport hebdomadaire du ministère américain de l'Agriculture sur l'avancée des semis a aussi rappelé les investisseurs à la réalité. Selon ce document, dans les 18 Etats où est cultivé plus de 90 % du maïs, seuls 12 % des semis avaient été réalisés à la fin de la semaine dernière contre 69 % l'an passé à la même époque et 47 % en moyenne quinquennale. « C'est le plus faible pourcentage à cette époque de l'année depuis 1984 », ont remarqué les experts de Commerzbank. « Il est virtuellement impossible pour les agriculteurs de rattraper tout le retard d'ici la mi-mai, quand la période optimale pour les semis de maïs se termine », ont-ils ajouté.

Le soja, qui est habituellement semé un peu plus tard que le maïs, affichait aussi déjà un certain retard : dans les 18 Etats américains où est produit 95 % de la graine oléagineuse, l'ensemencement n'était réalisé qu'à hauteur de 2 % contre 22 % l'an dernier et 12 % en moyenne quinquennale.

Le rapport de l'USDA a par ailleurs fait état d'une dégradation de la qualité des cultures de blé d'hiver : les autorités ne considèrent plus comme « bonnes à excellentes » que 32 % de la récolte, contre 33 % la semaine précédente et 53 % l'an passé à la même époque. « La dernière fois que le rapport était aussi médiocre à ce moment de l'année, c'était en 1996 », ont souligné les analystes de Commerzbank. Les acteurs du marché tournent désormais leur regard vers la diffusion, prévue vendredi, du rapport mensuel de l'USDA sur l'offre et la demande mondiales dans lequel les autorités « vont ajuster leurs chiffres sur le rendement des cultures à venir », ont noté les experts d'Allendale.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet, le contrat le plus échangé sur le marché, a terminé à 6,4000 dollars contre 6,3650 dollars à la clôture lundi. Le boisseau de blé à même échéance a fini à 7,0900 dollars contre 7,0275 dollars la veille. Le contrat sur le boisseau de soja, également pour livraison en juillet, s'est établi à 13,8225 dollars contre 13,6925 dollars lundi.